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Enjeux, défis et pièges de l’évaluation dans le champ social​

Pierre SAVIGNAT

Ancien élève de l’EHESP, membre du Conseil scientifique de l’ANESM

 

 

D’une part l’action publique, et particulièrement dans le champ de la protection et des politiques sociales, s’est progressivement complexifiée, se structurant par strates successives pas véritablement articulées ni mises en cohérence. La décentralisation, initiée à partir des années 1982-1986 a accru cette situation.
 

D’autre part, cette même action publique, y compris dans le champ social, n’est plus perçue comme vertueuse par essence. Ses principes, ses finalités, ses modes opératoires  ont  été, sous des formes diverses,  soumis à des critiques issues de mouvements citoyens, qu’il s’agisse de professionnels, de bénéficiaires ou d’une population toute entière.

C’est dans ce contexte que l’évaluation est apparue  comme un outil de connaissance puis d’analyse et d’appréciation pour répondre à tous ces questionnements.
 

Il ne s’agissait plus de savoir seulement si l’action était conforme à des règles, de définir des normes d’allocations budgétaires mais de s’interroger en termes de pertinence au regard des problèmes posés, d’efficacité, d’efficience, d’impact et d’utilité sociale.


Pour cela, l’évaluation se présente comme combinant des outils  quantitatifs et qualitatifs dans une approche systémique appuyée  sur un processus participatif et pluraliste. L’évaluation vise tout à la fois à comprendre une action publique, la mettre en valeur, porter une appréciation, contribuer à la décision publique. En ce sens l’évaluation concoure à la diversification des modes d’expression démocratiques.


Reste que l’évaluation ne peut être que ce que les acteurs en feront. Elle peut être soumise à des approches réductrices, conduisant à des formes d’audit, elle peut être aussi disqualifiée par principe, renforçant, indirectement, les régulations de type normatives.
 

21 novembre 2014

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