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L’association SAPP (Supervision et Analyse Psychanalytique des Pratiques), créée en 2000 et constituée de psychanalystes*, propose des supervisions individuelles ou des supervisions d’équipes aux travailleurs sociaux, orthophonistes, éducateurs, psychologues, directeurs...
Ceux-ci accueillent le malaise et sont confrontés dans leur pratique aux conséquences du délitement des liens symboliques, c’est-à-dire à la difficulté de maintenir un cadre scolaire, familial ou professionnel, à la précarité, la question de la violence, de l’errance, des addictions, de l’exil, du sujet désinséré, de la maladie mentale… Nous savons bien, que quelle que soit sa compétence, son expérience, son savoir-faire, le travail est pour toute profession d’accompagnement ou de soin toujours à requestionner dans l’après coup ce qui permet d’éclairer sa pratique et d'ouvrir de nouveaux possibles.
Vouloir comprendre trop vite ou trouver des explications paraissant "rationnelles" peut couper court à toute réflexion et éluder l’énigme du symptôme. Il peut être risqué d’interpréter le malaise d’un sujet par tel ou tel élément de son histoire…
Par ailleurs, entendre une demande uniquement par le besoin qu’elle exprime comporte le risque de passer à côté de la demande réelle d’un sujet.
L’urgence est souvent évoquée lors des supervisions : le passage à l’acte adolescent, les symptômes récidivants, les cas d’enfants ou d’adultes supposés en danger conduisent à prendre des décisions parfois intempestives qui ne laissent pas le temps à la réflexion. L’intervention se veut efficace, préventive, elle écarte le risque social mais peut s’avérer désastreuse pour un enfant qui se retrouve une fois encore exposé à des ruptures, à d’éventuels nouveaux traumatismes, à la répétition.
La supervision est ce temps nécessaire qui tempère et laisse un espace pour déplier une situation. La solitude que peut ressentir un professionnel face à un usager avec lequel il se trouve dans une situation difficile, peut se dire, et être entendue.
L’association SAPP propose des supervisions in situ, dans l'institution et hors-les-murs. En effet, sortir de son espace professionnel permet une plus grande liberté de la parole comme des années d’expérience nous l’ont montré.
Au cours de la supervision, les apports théoriques (Freud, Lacan...) donnent des repères qui permettent d’entendre différemment ce qui est adressé. Cette démarche de supervision préserve un espace de pensée pour la clinique, à une époque où les institutions, sont de plus en plus soumises à l’ordre économique, aux injonctions administratives d’évaluations et de contrôles.
Enfin, la supervision remanie le « travailler ensemble », et permet de relancer le désir collectif de travail.
*Aspasie BALI
Marianne CANOLLE
Dominique CHAMPROUX
Kathy SAADA