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DEMI-JOURNEE  2009

 

Penser sa pratique avec le sujet en crise. 

 

 

L'accueil et l'accompagnement des adolescents aux comportements addictifs, en fugue ou en errance, des enfants en grande difficulté, font rupture avec les modes classiques d'intervention. Ceux-ci restent souvent inopérants face aux déchirures du tissu symbolique, au morcellement du corps, à un langage sans paroles. 

Comment appréhender l'espace psychique  de ces nouvelles formes de crise identitaire liées aux évolutions de la modernité ?
 

Pour traiter cette question, on ne peut faire l'impasse sur le contexte actuel des pratiques professionnelles engluées dans les impératifs économiques. Les politiques du soin, de la santé et du social multiplient des référentiels de modèles sociaux soumis aux valeurs de management et de gestion : la démarche qualité, l'évaluation, le projet, la contractualisation, l'accréditation….. Les signifiants de l'économie de marché sont donc mis au service de la complexité de l'économie psychique.
 

Le professionnel se trouve dès lors confronté à un choix, reprendre sans mot dire l'action dissolvante de ces signifiants et les contraintes de stockage des informations qui alors agissent comme mécanismes de défense ou cache-misère d'une pratique qui n'est plus interrogée du fait d'une certaine méconnaissance de ces formations « dissipatives Â» . 
 

Mais le professionnel peut choisir tout autant de ne pas abdiquer et de continuer à penser sa pratique. 

Que faire alors ? Un raccommodage ponctuel ? La boucler ou accéder  à toutes leurs demandes ? Cet espace brouillé se traite souvent par une identification compatissante, le rejet, parfois le déplacement d'un lieu à un autre ou même l'exclusion.
 

L'expérience montre que le mode action rapide reste sans efficacité et peut produire des flambées de violence, des fugues ou des décompensations. « Le sujet en crise Â» est hors du temps social, hors du lieu encadré, hors des lois. Serait-il possible d'inventer entre les professionnels et le monde morcelé de ces jeunes, une rencontre sur le terrain de l'hétérogène, de ce qui fait discord, une pratique qui tisse des mots, et forment des images avec la déliaison des leurs, qui redonne le goût pour la parole adressée et du sens à la différence ?

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