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DEMI-JOURNÉE 2016

 

 

Liens sociaux contemporains
Rien ne va plus ?
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     Le sujet édifie ses premiers liens avec l’Autre, sa famille et la société (l’école, le monde du travail…). De quel ordre sont ces liens établis  avec l’autre et le collectif ? Comment le vivre ensemble se construit-il ?

Tout d’abord par le langage qui introduit lien, manque, séparation et aussi par les idéaux, les fictions collectives. C’est ainsi que  la transmission culturelle se fait d'une génération à l'autre au cours de l’histoire, à charge de chacun de se l’approprier et d’inventer.

Pour maintenir la cohésion sociale, la civilisation demande au sujet de se soumettre aux règles du collectif et pour cela  de sacrifier une  part  de sa vie pulsionnelle, à laquelle il ne peut toutefois  totalement renoncer (sexualité, agressivité). Pour ce faire, nous avons recours aux mythes, aux religions, aux lois, aux valeurs du groupe... Cette tension va produire ce que Freud va nommer le Malaise dans la civilisation.

Alors qu’aujourd’hui les moyens de communication, d’information se multiplient (facebook, twitter…), le discours capitaliste, où prédominent l’économie de marché et la technoscience, a pour effet de précariser, de fragmenter les liens et de mettre à mal le corps social.

Les fictions actuelles : la compétition, l’individualisme cynique et le sans limite de la finance, ce que P. Legendre nommait la férocité sociale, prônent la consommation et la jouissance comme valeurs essentielles. Quelles en sont les retombées sur nos subjectivités ? Quelles en sont les conséquences cliniques ?

N’y a-t-il pas davantage d’exclusion, de solitude, de replis communautaires ?

Pourtant d’autres formes de discours, de solidarité et de façon d’être ensemble apparaissent,  autour de regroupements divers, ou encore  de mouvements  tels que l’occupation des places par les jeunes.

Au cours des supervisions et des échanges avec les équipes soignantes, nous entendons une grande solidarité se mettre en place pour inventer une manière de sauvegarder l’orientation éthique de leur travail clinique et de résister subjectivement, renforçant chez chacun la nécessité d’y aller de sa responsabilité.

En effet, comment dans ce contexte actuel, les professionnels, de qui on attend de répondre à une demande administrative d’évaluation et d’orientation, démarche standardisée qui désubjective, peuvent-ils  préserver le  cap du lien transférentiel, socle de la pratique qui leur permet d’accompagner, d’éduquer et de soigner ?     

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